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Chapter 1 - Crépuscule d’un Archimage

Chapitre 1 – Crépuscule d’un Archimage

La pluie tombait à verse, transformant les pavés de la Cité d’Aerion en un miroir déformé de flammes et de sang. Des cris résonnaient encore dans les rues, derniers échos d’un massacre qui n’avait laissé derrière lui que cendres et trahison.

Kael Darnys, Archimage du Conseil Arcanique, gisait à genoux sur le marbre noir du Sanctuaire Central. Son corps, meurtri par des dizaines de sorts, refusait de céder. Sa robe pourpre était déchirée, son bras droit pendait inerte, et pourtant… dans son regard brûlait encore une lueur de défi.

Face à lui se tenait le Haut-Conseiller Vellian, jadis son ami, aujourd’hui son bourreau. Entouré d’une poignée de mages renégats, Vellian tenait entre ses mains la Couronne d’Æther, relique millénaire que Kael avait protégé au prix de sa santé mentale et de sa vie.

— Tu aurais pu régner, Kael, dit Vellian avec amertume. Mais tu as choisi de défier l’ordre établi. Tu as voulu libérer les arcanes interdites. Tu ne nous as laissé aucun choix.

Kael cracha du sang.

— Ce monde… est pourri jusqu’à l’os. Si vous pensez que je mourrai en acceptant cette mascarade… vous ne me connaissiez jamais.

Il leva les yeux vers le ciel, un sourire énigmatique sur les lèvres. Le cercle de transmutation gravé sous lui s’illuminait lentement.

— Tu as activé un sort de dernière volonté ? demanda un mage, nerveux.

— Non, murmura Kael. C’est un adieu… ou peut-être… un commencement.

La lumière fut aveuglante.

Puis plus rien.

Le néant.

Un vide sans forme, sans temps. Kael y flotta, désincarné. Sa conscience, pourtant, persistait. Il n’y avait ni douleur, ni peur. Seulement une question :

« Est-ce… la fin ? »

Puis une chaleur. Un battement. Des bruits étouffés, comme un battement de cœur, une voix… une femme qui pleure ? Un cri ? Non, un hurlement de naissance.

Kael sentit un choc. Puis un souffle.

Il ouvrit les yeux.

La lumière du jour l’aveugla. Des silhouettes floues se penchaient au-dessus de lui, l'une d’elles sanglotait de joie.

— C’est un garçon ! Il est en vie !

Kael tenta de parler, mais seul un vagissement sortit de sa gorge.

Il était un nourrisson.

Les souvenirs revinrent en torrent : sa mort, le sort, le cercle de transmutation. Il comprit l’impensable.

Il s’était réincarné.

Le destin lui offrait une seconde chance. Mais dans quel monde ? Et pour combien de temps avant que les ombres de son passé ne viennent à nouveau le hanter ?

Le feu crépitait dans l’âtre, projetant des ombres dans la modeste maison de pierre. Allongé dans un berceau rudimentaire, Kael observait le plafond de bois avec des yeux vifs. Il avait conscience de tout, mais son corps de nourrisson refusait de coopérer. Ses gestes étaient maladroits, ses pleurs incontrôlables.

Il avait appris les noms de ses parents par fragments de conversations : Ronan, un forgeron respecté, et Elyra, une ancienne aventurière devenue mère au foyer. Ils vivaient dans le village frontalier de Tharne, loin de toute capitale ou centre magique.

Ce qui l’intriguait, c’était la présence de magie dans l’air. Elle n’était pas concentrée comme dans son ancien monde, mais plus diffuse… presque sauvage. Il sentait les filaments d’éther flotter autour de lui, indomptés.

À six mois, il parvint à condenser une infime étincelle dans sa paume. Ce fut un choc pour lui. Ici, la magie obéissait à d’autres lois. Il allait devoir tout réapprendre.

À deux ans, Kael marchait, parlait et écoutait. Il jouait le rôle de l’enfant prodige, sans trop en faire. Mais ses parents commencèrent à remarquer des choses étranges : la façon dont il devinait les changements de température, comment il semblait entendre les animaux, ou ses dessins représentant des glyphes anciens.

Il pratiquait en secret la méditation éthérique, une méthode ancienne qu’il adaptait à ce monde. Chaque jour, son contrôle s’améliorait. Il comprenait peu à peu que les éléments ici n’étaient pas régulés par la volonté, mais par l’harmonie. Les mages de ce monde ne forçaient pas la magie : ils négociaient avec elle.

Un soir, alors qu’il méditait dans la forêt, un cerf aux bois lumineux s’approcha de lui. L’animal le fixa longuement… puis s’agenouilla devant lui avant de disparaître dans les feuillages.

Kael comprit qu’il n’était pas simplement un mage ici.

Il était… différent.

À six ans, des émissaires de l’Académie d’Ardyn, la plus grande institution magique de la région, visitèrent Tharne. Une évaluation de tous les enfants fut organisée. Elyra hésitait à y envoyer Kael, mais ce dernier insista.

Lors du test, les enfants devaient poser leurs mains sur une pierre d’éveil. La plupart produisirent une lumière pâle. Kael, lui, attendit le dernier moment. Il n’avait aucune envie de trop se faire remarquer.

Mais à peine posa-t-il la main sur la pierre que celle-ci se fissura, émettant une onde de choc. La lumière projetée illumina toute la place.

Silence.

Un mage prit la parole, tremblant :

— C’est… une affinité quintuple. Et une densité d’éther jamais enregistrée chez un enfant.

Le directeur en personne demanda audience à ses parents.

Kael fut accepté à l’Académie d’Ardyn avec les plus hauts honneurs, mais il savait ce que cela signifiait : observation, tests, soupçons.

Il devait être prudent.

Les premiers jours à l’académie furent difficiles. Kael, bien que talentueux, jouait les humbles. Il évitait les duels, ne corrigeait jamais ses professeurs et se lia d’amitié avec un garçon maladroit, Théo, et une fille studieuse, Lyra.

Mais ce fut dans la bibliothèque interdite, au cœur d’un sous-sol oublié, qu’il trouva une trace de magie ancienne. Un vieux grimoire parlant de l’Arcanum Primordial, une forme de magie antérieure à la division élémentaire moderne. Des termes lui rappelaient son ancien monde : runes flottantes, incantations mentales, catalyseurs vivants.

La magie de ce monde n’avait pas évolué. Elle avait régressé.

Kael comprit qu’il y avait un tabou. Quelqu’un, ou quelque chose, voulait que ce savoir reste perdu.

Un mois après son entrée, Kael fut convoqué à un duel obligatoire – une tradition de l’Académie. Il devait affronter Bren Haldur, le fils d’un noble, brutal et arrogant.

Kael comptait se faire battre… jusqu’à ce que Bren s’en prenne à Théo, qu’il poussa violemment lors d’un entraînement.

Kael entra dans l’arène, silencieux.

Au signal, Bren invoqua une pluie de feu.

Kael esquiva. Il leva une main.

Et l’eau jaillit du sol, enferma Bren dans une sphère mouvante, étouffant toute incantation.

Il relâcha l’eau avant qu’il ne s’évanouisse. L’arène fut glaciale de silence.

— Tu es… un invocateur d’éléments naturels ? murmura un professeur.

Mais Kael savait que ce n’était pas exactement ça.

Il utilisait une forme de liaison élémentaire pure, une technique disparue.

Il venait d’attirer l’attention.

Après le duel, Kael fut convoqué par un vieux professeur marginal, Maître Orven, un archéomancien ayant étudié les ruines anciennes.

— D’où tiens-tu cette forme de magie, garçon ?

Kael resta vague.

Mais Orven lui montra quelque chose : une tablette récupérée dans un ancien temple. Gravée en runes… de son ancien monde. La langue qu’il pensait perdue.

Il en traduisit un mot d’un seul regard : “Veilleur”.

— Tu comprends cette langue… Pas vrai ?

Kael ne répondit pas. Mais il savait désormais une chose essentielle :

Son ancien monde et ce monde-ci étaient liés.

Et quelque chose – ou quelqu’un – surveillait ce lien.Le vent soufflait sur les hauts plateaux de Velgran, là où la magie chantait dans les pierres et où les arbres semblaient murmurer les secrets du monde. Loin de l’enceinte rassurante de l’Académie d’Ardyn, Kael marchait seul, son sac de voyage battant contre sa hanche, la cape de voyage nouée haut sur ses épaules.

Il avait obtenu une autorisation exceptionnelle d'Orven pour explorer une ruine récemment mise au jour dans les montagnes. Officiellement, il s’agissait d’un devoir pratique sur l’étude de l’architecture arcanique ancienne. En réalité, c’était une quête personnelle : la tablette que Maître Orven lui avait montrée portait la trace d’un script de l’ancien monde. Il devait en savoir plus.

Et Kael sentait que cette région l’appelait.

Le Temple Brisé

L’entrée du temple se trouvait sous un surplomb rocheux, dissimulée par des racines épaisses et des pierres tombées. Il fallut plus d’une heure à Kael pour dégager le passage à l’aide de magie de terre contrôlée avec soin. Derrière, un couloir froid et silencieux s’enfonçait dans l’obscurité.

Les murs étaient couverts de glyphes. Des symboles anciens, impossibles à lire pour quiconque n’était pas familier avec les formes primitives de l’écriture magique.

Mais Kael, lui, les lisait comme s’ils avaient été gravés hier.

“Nous avons fui les flammes du ciel.”

“Le pont fut brisé. Mais certains veillent encore.”

Des souvenirs surgissaient, flous mais persistants. Des bibliothèques flottantes, des tours d’obsidienne, des voix chantantes… Était-ce vraiment un autre monde ? Ou était-ce ce monde… d’avant ?

Soudain, il sentit une vibration sous ses pieds.

Une magie ancienne. Non hostile… mais attentive.

Kael plaça une main au sol. Une onde se propagea, révélant un cercle de protection qui entourait l'autel au fond de la salle. Il s'approcha lentement.

Et là, il la vit.

Une Gardienne Silencieuse

Debout au centre de la pièce, entourée de lueurs bleutées, se tenait une jeune femme. Immobile comme une statue, la peau pâle, les cheveux argentés tombant en cascade sur des vêtements elfiques d’un style oublié depuis des siècles. Ses yeux, d’un vert profond, luisaient d’une lueur magique.

Kael s’arrêta net, chaque fibre de son être sur le qui-vive.

Elle le fixait. Depuis combien de temps était-elle là ? Était-ce un gardien magique ? Une illusion ? Un piège ?

— Tu n’es pas de ce monde, dit-elle enfin.

Sa voix était douce, mais portait une gravité ancienne, comme si elle n’avait pas parlé depuis mille ans.

Kael resta silencieux.

— Et pourtant, tu l’es, ajouta-t-elle. Tu portes l’empreinte de l’éther ancien. La Marque des Veilleurs.

Il répondit enfin, lentement :

— Qui es-tu ?

Elle inclina la tête.

— Je suis Alyra Elnareth, de la lignée des Sylvarans. Gardienne de ce sanctuaire oublié. Et toi… tu es Kael Ardent. Ou peut-être… Kael Darnys ?

Il recula, stupéfait. Ce nom… celui de son ancienne vie.

— Comment connais-tu ce nom ?

Alyra s’avança, pieds nus sur les pierres froides, sans bruit.

— Parce que je l’ai entendu il y a très longtemps. Quand les mondes n’étaient pas encore séparés.

Elle effleura l’autel du bout des doigts.

— Il fut un temps où les mondes étaient liés par des Voies d'Éther. Certains les ont utilisées pour fuir. D’autres pour conquérir. Et quelques-uns… pour apprendre. Tu étais de ceux-là, Kael. Tu as marché entre les mondes.

Kael sentit son souffle se couper. Était-elle en train de dire que sa venue ici n’était pas un accident ? Que sa réincarnation était le résultat… d’un voyage ancien ?

— J’ai été tué dans mon monde, dit-il. Réduit en cendres. Je ne me suis jamais souvenu d’un quelconque passage.

— La mort est parfois un pont, murmura-t-elle.

Révélations Éthériques

Alyra lui montra un cristal enchâssé dans le mur derrière l’autel. À l’intérieur tourbillonnait une lumière dorée, dense et vibrante.

— Ceci est un fragment d’âme mémoire. Un éclat d’existence ancienne. Regarde.

Elle posa sa main sur le cristal, et Kael fit de même.

Une vision l’envahit.

Des tours suspendues dans les cieux, des dragons qui volaient entre les étoiles, une guerre d’arcanes si puissante qu’elle fit éclater les cieux. Un groupe de mages, les Veilleurs, protégeaient un pont d’énergie : une Voie.

Et parmi eux… lui-même. Ou plutôt, une version de lui, bien plus jeune, terrifiée, mais déterminée.

Il vit son propre regard.

Puis… le pont s’effondra. Une lumière blanche. Le vide.

Il revint à lui, haletant.

— C’était toi. Tu es l’un des derniers Anciens-Marchants, confirma Alyra. Et ta présence ici... signifie que les Voies commencent à se rouvrir.

Une Alliance Naissante

Kael s’assit, encore sonné.

— Pourquoi me dire tout cela ?

— Parce que quelque chose s’éveille. Les forces qui ont fermé les Voies reviennent. Et toi seul, avec ta mémoire et ta magie, peux empêcher que cela ne se répète.

— Alors tu veux que je sauve ce monde ?

Elle sourit, triste.

— Non. Je veux que tu comprennes pourquoi il doit être sauvé.

Un long silence s’installa. La lumière dans la pièce s’était adoucie.

— Tu es restée ici… tout ce temps ?

— Je suis liée à ce sanctuaire. Tant qu’il existe, je veille.

— Tu peux partir ?

Elle détourna les yeux.

— Non. Mais je peux t’envoyer… avec quelque chose de plus précieux que moi.

Elle tendit une petite rune scintillante, gravée de symboles entrelacés.

— Cette rune est une clé mémoire. Elle renferme des fragments d’anciens sorts… et de vérités perdues. Apprends. Et reviens me voir.

Kael la prit, sentant l’éther y pulser comme un cœur.

Il se releva, le regard grave.

— Je reviendrai.

Alyra sourit, une vraie cette fois.

— Je sais.

En sortant du sanctuaire, Kael leva les yeux vers le ciel nocturne.

Les étoiles semblaient plus proches, plus brillantes. Une vérité nouvelle pesait sur lui : sa vie ici n’était pas un hasard.

Quelque chose d’ancien se réveillait.

Et il était au centre de tout.

il déclenche une réaction : un portail d’éther s’ouvre brièvement et projette une vision.

Trois silhouettes masquées, vêtues de manteaux d’ombre, se tiennent sur un cercle runique céleste.

“L’un d’eux s’est éveillé. Le pacte est rompu.”

Kael découvre bientôt un passage secret dans les archives de l’Académie menant à une crypte où reposent les artefacts d’anciens mages. Il y trouve une Pierre de Vérite, un artefact qui révèle la magie cachée… et qui lui montre que certains professeurs sont liés à ces Gardiens.

Il n’est plus seul à chercher la vérité.Lyra, son amie studieuse, révèle qu’elle est en réalité la descendante d’une ancienne lignée céleste — les Aéraliens, capables de manipuler l’éther céleste. Elle confesse avoir vu Kael dans ses rêves depuis l’enfance.

Elle possède une dague de cristal qui réagit à la rune d’Alyra. Ensemble, ils découvrent qu’ils partagent une destinée liée à un événement appelé la Fracture Primordiale.

Mais le lien entre eux est plus que magique : en touchant sa main, Kael perçoit un écho de sa vie passée, dans laquelle une femme aux cheveux argentés lui tenait la main…

Et ce n’était pas Alyra.La ville est attaquée par une faction inconnue : le Voile Noir, un culte vénérant la fin des mondes. Ils cherchent la Rune de l’Ancienne Voie. Kael se bat pour la première fois en public avec sa magie de manipulation d’éther brut. Il tord la gravité, fige l’air, fait exploser des ondes de lumière pure.

Les enseignants sont stupéfaits.

Mais surtout… quelqu’un regarde. Un être que seul Kael perçoit : une silhouette floue, au-delà de la réalité. Elle murmure :

“Tu t’écartes du texte…”

Kael ressent un frisson qu’aucune magie ne peut expliquer.Kael pénètre dans un ancien sanctuaire grâce à des coordonnées laissées dans la rune. Là, il découvre une page flottante, faite d’une matière inconnue. Elle n’est ni en parchemin ni en énergie.

Elle est du texte vivant.

Lorsqu’il touche la page, il voit… des mots le décrivant. Ce qu’il fait, pense, dit. Il lit ses propres actions en temps réel.

Il la referme, paniqué.

“Ce monde est écrit. Tu es lu.”

Pour la première fois, Kael comprend qu’il n’est peut-être pas libre.En étudiant la page vivante, Kael trouve un moyen de "pré-écrire" des événements. En griffonnant sur la page avec son sang et un ancien enchantement, il modifie un événement mineur… et le lendemain, ce changement se produit.

Mais plus grave encore, il aperçoit une note dans la marge :

“Corrigé par l’Auteur.”

Quelqu’un, ou quelque chose, corrige ses interférences. Il n’est pas seul à tenir la plume.Kael commence à faire des cauchemars récurrents : un trône de plumes, une main qui écrit dans le vide, une salle remplie d’yeux géants lisant sa vie.

Il consulte Orven, qui lui révèle l’existence du Lecteur, une entité métaphysique qui traverse les mondes pour “observer et juger”.

Mais selon les mythes, certains Lecteurs deviennent Auteurs.

Kael se demande alors : et s’il pouvait, lui aussi, le devenir ?

Kael retrouve Alyra dans le sanctuaire, affaiblie. Le cercle qui la retenait commence à se fissurer. Elle lui offre un pacte d’âme : il pourra puiser dans la magie des anciens elfes à volonté, mais en échange, elle verra à travers ses yeux.

Il accepte.

Grâce à ce lien, Kael maîtrise une magie de création : il façonne une sphère de réalité limitée où les lois de la physique obéissent à sa volonté.En voyageant vers les Montagnes du Jugement, Kael, Théo et Lyra cherchent un artefact oublié : le Cœur d’Aergral, cœur cristallisé d’un dragon dieu mort dans la Fracture Primordiale.

Kael entre en contact avec la conscience du dragon, toujours présente dans le cristal. Aergral lui révèle :

“Tu n’es pas un héros. Tu es un révisionniste.”

Kael comprend qu’il ne suit pas le destin… il le réécrit.

Kael crée une dimension mentale artificielle : un Théâtre du Possible, un monde imaginaire où il peut simuler tous les futurs et tester ses décisions. Il s’y enferme parfois pendant des jours. Il devient froid, analytique, presque divin.

Mais à force de vivre dans ses simulations, il commence à ne plus distinguer le réel.

Un jour, il revient… et découvre qu’un mois entier est passé.

Et que Lyra… n’est plus là.Il apprend que Lyra a été "supprimée du texte". Un acte magique que seul l’Auteur pouvait accomplir.

Tout le monde a oublié son existence. Seul Kael s’en souvient, grâce à sa connexion avec le Script Vivant.

Furieux, il utilise la Rune et le Fragment de Script pour réécrire le monde : Lyra réapparaît… mais différente. Froide. Vide. Incomplète.

Il n’a pas ressuscité une amie.

Il a créé une copie.Kael prend une décision radicale : s’il ne peut pas sauver ses proches dans un monde contrôlé… alors il le réécrira en entier.

Il commence à tisser un Contre-Récit, une version parallèle de la réalité, où il serait l’Auteur.

Mais chaque mot écrit provoque un contrecoup. Des anomalies apparaissent : des élèves figés dans le temps, des phrases se matérialisant dans l’air, des événements cycliques.

Le monde… commence à se fissurer.Une voix résonne dans sa tête.

“Tu as écrit trop loin, Kael. Maintenant, je descends.”

Le ciel se déchire. Une lumière tombe, et une silhouette sans visage, vêtue d’un manteau tissé de parchemins, apparaît au-dessus de l’Académie.

Il s’appelle simplement : L’Auteur.

Et il n’est pas là pour discuter.

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