Cherreads

Amour depuis le Campus

Montina_Laguerre
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Synopsis
À l'Université Minglan, Béatrice, une jeune romancière, croise le chemin de Peter ,un étudiant aussi froid qu'insaisissable. Entre silence et début incertains, sa nouvelle vie commence.
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Chapter 1 - Une rentrée imprévue

Béatrice Chery, une jeune fille chinoise à l’imagination débordante, écrivait des romans depuis le lycée. Ce matin-là, elle s’était levée tôt... Mais au lieu de se préparer, elle s’était perdue dans l’univers de son histoire, son cœur battant au rythme des mots qu’elle tissait.

Béa ! Béa !

J’suis là ! répondit-elle, la voix encore douce de sommeil.

Tu fais quoi là ? Je t’ai appelée plusieurs fois, pourquoi n’as-tu pas répondu ?

Désolée, je finissais une scène importante... Son souffle s’accéléra, prise entre le regret et l’excitation.

Dépêche-toi, tu vas rater le bus !

En retard, elle se précipita, le stress mêlé à l’adrénaline, les pensées encore embrouillées par son roman. En chemin, son téléphone vibra.

Hello, bonjour.

Bonjour, je suis Peter de l’Université Minglan. Je suis à l’entrée, je viens te chercher, tu es où ?

J’suis en route, j’arrive dans quelques minutes.

Quand elle arriva enfin, il la regarda, les yeux fixant son retard d’un air mi-agacé, mi-impassible.

Ça fait une demi-heure ! Le syndicat étudiant devait venir te chercher.

Désolée de t’avoir fait attendre, souffla-t-elle, un peu honteuse.

Ils prirent un taxi, l’atmosphère silencieuse mais chargée d’une tension inexplicable. Arrivés à l’Université, ils se séparèrent, et elle retrouva sa meilleure amie, Fleurette.

Flor ! Quelle surprise de te voir ici ! Pourquoi ne m’as-tu pas dit qu’on était dans la même fac ? Sa voix trahissait un bonheur sincère.

Je voulais te faire une surprise, ça me fait trop plaisir de t’avoir à mes côtés.

Allons à l’accueil, on doit s’enregistrer.

Après l’inscription, Béatrice aperçut un jeune homme assis au comptoir parmi d’autres. Son souffle se coupa.

Waouh, il est trop beau ! murmura-t-elle, éblouie.

Une fois l’inscription terminée, elles se dirigèrent vers la cafétéria.

Béa, tu écris maintenant ? Tu as un revenu avec ça ? demanda Fleurette, intriguée.

Comment ça, un revenu ? répondit Béatrice, un peu gênée.

Combien gagnes-tu ?

Quelques dizaines de yuans.

Par jour ?

Par mois.

Oh mon Dieu, c’est loin d’être suffisant ! s’exclama Fleurette, le regard désapprobateur.

Le premier pas est toujours difficile, pourquoi tu fais cette tête ? Béatrice tenta de la rassurer, mais une ombre de doute persista.

Le soir venu, elle prit un bain chaud, cherchant à dissiper le poids de la journée. Puis, elle s’endormit, son esprit déjà ailleurs, tissant ses histoires. Le lendemain matin, réveillée en trombe, elle fonça à son premier cours. En chemin, elle croisa de nouveau Peter.

Salut ! lança-t-elle avec un sourire.

Salut, répondit-il froidement, presque distant.

Comment as-tu passé la nuit ?

Très bien, merci.

Je ne t’ai pas encore remercié pour l’autre jour. Ça te dirait de manger ensemble ? C’est moi qui invite.

Non, merci.

Ne le prends pas mal, c’est juste pour te remercier.

Ok, après les cours alors.

Après les cours, ils se retrouvèrent dans un restaurant à proximité.

Bonjour, bienvenue, que souhaitez-vous commander ? demanda la serveuse avec un sourire chaleureux.

Regardant autour d’elle, Béatrice se dit, prise de panique :

Dans quel pétrin je me suis mise ? Ce n’est pas un restaurant de base, ça !

Elle scrutait le menu, son cœur battant la chamade, puis regarda Peter, presque suppliant :

Peut-on changer de restaurant ?

Pourquoi, t’aimes pas celui-ci ? Je trouve qu’il est plutôt sympa.

C’est rien, oublie.

Allez, commande en premier.

Avez-vous une salade de légumes ? demanda Béatrice.

Oui.

Et des makis au concombre ?

Oui.

Je vais prendre une portion des deux. Et vous avez des crevettes ou des œufs à la vapeur avec du shirako ?

Oui, on en a.

Parfait, je vais prendre une portion de chaque, et deux soupes au poulet.

D’accord, patientez un moment, la commande arrive bientôt.

Je suis un peu au régime, je préfère quelque chose de simple et léger, ça te dérange pas ? demanda-t-elle timidement à Peter.

Non, aucun problème, répondit-il sans sourciller.

Après le repas, Béatrice souffla, soulagée :

Je suis rassasiée.

Serveuse, l’addition s’il vous plaît.

C’est moi qui t’ai invité, donc je paye.

Bonjour, l’addition s’élève à 857 yuans.

857 yuans ?! Comment est-ce possible ? s’étonna Béatrice, les yeux écarquillés.

Le shirako dans l’œuf à la vapeur vient du puffer, c’est 698 yuans, expliqua la serveuse.

Je paie pour ça, dit Peter calmement.

Complètement abasourdie, Béatrice acquiesça sans ajouter un mot. Elle se retourna, ses émotions brouillées. La froideur discrète de Peter ne lui échappait pas ; elle n’était pas certaine de ce qui se cachait derrière cette attitude distante. Mais elle n’en fit pas un sujet.

Peter paya sans hâte, puis se leva. Il ne se pressa pas, mais son attitude était résolue, son visage impassible. Ils sortirent ensemble du restaurant sans que le silence ne soit pesant.

Peter marchait à son rythme, tout en maintenant une distance respectueuse. Il ne paraissait ni fermé ni malpoli, juste détaché, comme si son esprit était ailleurs.

Béatrice suivit sans rien dire, observant les étudiants qui se mêlaient aux allées du campus. Elle se concentra sur son environnement, tout en gardant un œil sur Peter, qui ne montrait ni impatience, ni intérêt particulier, mais restait courtois, sans s’imposer.

Avant de se séparer, Béatrice se tourna vers lui, le cœur un peu serré :

Je suis désolée pour aujourd’hui... Je t’inviterai un autre jour. Tu en dis quoi ?

D’accord, pas de problème, répondit Peter, avec la même neutralité tranquille.

Le silence s’installa, chargé de non-dits, laissant Béatrice avec un mélange d’espoir et d’incertitude.