Chapitre 5 – Le point de non-retour
Le silence qui suivit leur baiser était chargé d’une tension qu’aucun mot ne pouvait dissiper. Maya haletait légèrement, le cœur affolé, les lèvres encore tremblantes de leur premier contact. Adrian, lui, restait tout près, ses mains toujours posées sur sa taille, son souffle chaud effleurant sa joue.
Il aurait dû partir. Elle aurait dû le repousser. Mais ni l’un ni l’autre ne fit un geste.
Au lieu de ça, Maya leva lentement la main, la posa sur la nuque d’Adrian, et le ramena contre elle pour un second baiser. Plus profond. Plus urgent.
Ils s’embrassaient avec une faim silencieuse, comme s’ils tentaient de rattraper toutes les fois où ils s’étaient retenus. Adrian fit glisser ses doigts sous le tissu fin de la chemise de Maya, caressant la peau nue de son dos. Elle frissonna sous son toucher, se cambra légèrement contre lui.
— Tu es sûre ? murmura-t-il à son oreille.
Elle hocha simplement la tête, incapable de prononcer un mot. Ses yeux parlaient pour elle.
Adrian la souleva doucement, l’emmena jusqu’au canapé du petit salon adjacent, attenant au bureau. Il la déposa avec une délicatesse presque cruelle, comme si chaque geste devait être mémorisé.
Les vêtements tombèrent lentement, un à un, dans un ballet silencieux. Rien n’était brusque. Chaque bouton défait, chaque fermeture descendue semblait annoncer qu’ils franchissaient une limite invisible. Leurs peaux se découvraient comme si elles s’étaient cherchées depuis toujours.
Quand Adrian se pencha sur elle, Maya ferma les yeux, offerte et vulnérable.
Leur union fut douce d’abord, presque hésitante. Ils se redécouvraient à chaque mouvement, chaque soupir. Puis, peu à peu, la passion prit le pas sur la retenue. Leurs corps se mêlaient avec intensité, dans un rythme qui accélérait à mesure que le désir les consumait. Les mains d’Adrian glissaient sur ses cuisses, sur sa poitrine, sur sa nuque, comme s’il voulait la graver sous ses doigts.
Maya l’enlaçait fort, ses ongles traçant des lignes invisibles dans son dos. Elle retenait ses gémissements, de peur d’être entendue… ou peut-être simplement parce qu’elle voulait que ce moment reste leur secret.
Et quand ils atteignirent ensemble ce frisson irrépressible, ce sommet fragile entre plaisir et abandon, ce fut dans un silence déchirant, une onde partagée qui fit trembler leurs deux corps.
Puis, le calme.
Le souffle court, les cœurs battants, ils restèrent là, allongés, l’un contre l’autre, dans une étreinte moite et silencieuse.
Adrian caressa doucement les cheveux de Maya, puis murmura :
— On ne devrait pas…
Mais Maya posa un doigt sur ses lèvres.
— Je sais…
Le poids de la culpabilité n’était pas encore tombé. Ils flottaient encore dans cette bulle hors du temps, cette bulle que seule la lumière du jour allait briser.
Puis, soudain, une sonnerie. Son téléphone.
Camille.
Le nom apparut sur l’écran. Maya détourna les yeux. Le charme était rompu.
Adrian se redressa, récupéra ses vêtements à la hâte. Il semblait troublé, presque absent. Il raccrocha sans répondre.
— Je dois y aller…
— Je sais, répéta-t-elle en serrant les draps autour d’elle.
Et il partit. Sans un mot de plus.
Seule, Maya resta immobile, les yeux fixés sur le plafond. Elle se sentait vide… et pleine à la fois. Ravagée et vivante. Elle venait de faire ce qu’elle s’était jurée de ne jamais faire. Et pourtant, au fond d’elle, une pensée coupable persistait :
Elle voulait recommencer.
Voici la pensée de l’auteur pour le chapitre 5 :
Il y a des moments dans une vie où le désir devient plus fort que la raison. Dans ce chapitre, Adrian et Maya franchissent une frontière invisible, celle qu’on ne peut plus effacer une fois traversée. Leur union n’est pas seulement physique — elle révèle tout ce qu’ils n’osent pas avouer, ni à eux-mêmes, ni au monde. Mais chaque frisson a un prix… et bientôt, les conséquences viendront frapper à leur porte.
À suivre