Le silence retombe dans la salle souterraine, brisé seulement par les échos de la dernière attaque.
Clara vacille, le souffle court. Ses genoux heurtent le sol dans un bruit sourd, les paumes ouvertes sur la poussière. Son aura blanche clignote faiblement autour d'elle, telle une flamme mourante. Thomas s'effondre à genoux à ses côtés, une coupure profonde à la tempe, du sang coulant le long de sa joue.
Léora a disparu. Mais son énergie plane encore, résiduelle, suspendue dans l'air comme une cendre vivante.
Clara (murmure) :
« Elle… Elle n'était plus humaine. »
Thomas ne répond pas. Il garde les yeux fixés sur le cercle brisé, au centre de la salle. Là où Léora s'est effondrée. Là où ses chaînes se sont dissoutes dans une lumière douloureuse. Son regard est dur, perdu dans les bribes d'un combat trop lourd.
Thomas (voix basse) :
« Non. Mais elle s'est battue pour ce qu'elle croyait juste. Jusqu'à la fin. »
Un tremblement secoue alors la crypte. Les murs vibrent. Une veine de lumière noire court le long du plafond, serpente, s'ouvre — et dans un fracas de roche, une cavité s'ouvre derrière l'autel.
Clara et Thomas échangent un regard.
Clara :
« Elle a laissé quelque chose derrière elle. »
Ils avancent, lentement, encore engourdis par le combat. L'ouverture mène à une petite salle ronde, un sanctuaire scellé. Sur un socle de pierre : un cristal pulsant d'énergie, noir et or. Il semble vivant.
Thomas (hésitant) :
« Ce n'est pas un fragment de malédiction… C'est un souvenir condensé. De l'Écho pur. »
Clara tend la main. Le cristal réagit à sa présence et projette une vision, plus claire que les précédentes.
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Vision – il y a 16 ans
Lucien est allongé sur un lit médical, son torse parcouru de veines sombres. À ses côtés, Léora, en blouse blanche, les traits déformés par le chagrin.
Lucien (faiblement) :
« Je t'ai fait confiance, Léora. Tu as dit qu'on les protégerait… pas qu'on sacrifierait nos âmes. »
Léora :
« Je n'avais pas le choix. Si je n'utilisais pas ta théorie, ils l'auraient donnée à Azran sans t'en parler. Au moins, j'ai pu… le stabiliser. »
Lucien (en colère) :
« Tu l'as enfermé dans une malédiction ! Tu n'as rien stabilisé. Tu as créé un réceptacle sans défense ! »
Léora :
« Il est fort. Plus fort que nous. Et il aura Clara… elle veillera sur lui. »
Lucien ouvre la bouche, mais aucun son ne sort. Son regard s'éteint.
La vision se termine.
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Clara chancelle. Thomas la retient.
Clara (douloureusement) :
« Elle… savait. Depuis le début. Je faisais partie de leur plan. »
Un long silence suit. Puis un grésillement, comme un battement d'aile dans l'air. Une présence.
Derrière eux, une lumière bleutée apparaît. Azran, encore vacillant, s'avance dans l'ouverture. Ses vêtements sont déchirés, ses yeux encore marqués par le sceau du rituel. Il semble plus âgé. Plus sombre.
Azran :
« Elle vous a tout montré, n'est-ce pas ? »
Thomas :
« Elle est morte en se battant contre elle-même. »
Azran ferme les yeux. Il s'agenouille devant le cristal et le touche. Il revoit lui aussi la scène. Lorsqu'il rouvre les yeux, une larme solitaire coule sur sa joue.
Azran :
« Elle m'a menti. Mais elle m'a aimé. Et elle a payé le prix pour ça. »
Le sol tremble à nouveau. Cette fois, violemment.
Clara :
« L'usine… Elle s'effondre ? »
Thomas :
« Non. Quelque chose… s'éveille. »
Azran se relève, et d'un mouvement lent, il déploie son aura. Elle a changé. Plus stable. Mélange d'ombres et de lumière pâle.
Azran :
« Léora avait raison sur une chose. Ce lieu cache quelque chose de plus ancien. Et maintenant que son sceau est levé… il est libre. »
Dans un grondement sourd, une gigantesque statue au fond de la salle s'illumine. Les yeux de pierre s'ouvrent lentement. Des chaînes anciennes s'effondrent, une à une.
Une voix résonne, gutturale, inhumaine, venue d'un autre âge.
??? :
« Vous avez brisé le lien. Et libéré la faim des Échos. Vous serez les premiers à goûter au Jugement. »
Les décombres de la crypte se dispersent lentement. Le sol tremble encore sous les secousses de l'entité, réduite en poussière et en ténèbres. Clara et Thomas, épuisés mais fiers de leur victoire, se redressent doucement. Leurs regards se croisent, mais une tension étrange flotte dans l'air, un pressentiment.
Clara (essoufflée, regardant autour d'elle) :
« C'est fini, n'est-ce pas ? »
Thomas (les yeux scrutant la pièce) :
« Ce n'est que le début… »
Une ombre se déplace dans la pénombre, une silhouette connue. Azran et Léora, les visages fermés, apparaissent dans l'entrée de la salle. Leur présence est glaciale, leur aura plus sombre que jamais. Leur alliance, autrefois fragile, semble s'être renforcée d'une manière qui n'échappe pas à Clara et Thomas.
Léora (voix basse, menaçante) :
« Vous pensiez vraiment que tout serait aussi simple ? »
Azran (d'un ton froid) :
« Nous avons fait ce qui devait être fait. Mais la victoire n'est pas celle que vous croyez. »
Clara fronce les sourcils, incertaine. Elle aperçoit dans les yeux d'Azran une lueur qu'elle n'avait jamais vue auparavant : de l'ambiguïté, une alliance secrète, peut-être une trahison qui se dessine lentement.
Thomas (en s'avançant, la main posée sur son épée) :
« De quoi parlez-vous, Azran ? »
Azran laisse échapper un léger sourire, presque amer, tout en se tenant aux côtés de Léora. Il se tourne vers elle.
Azran :
« Tu vois, Léora, même dans la victoire, il y a des vérités qu'ils ne comprennent pas encore. »
Clara scrute Léora, son intuition la poussant à s'interroger. Pourquoi Léora, la dernière personne qu'ils pensaient pouvoir trahir, se tient-elle ainsi à ses côtés ? Leur alliance, aussi étrange soit-elle, semble être le fruit de quelque chose de bien plus profond qu'un simple désir de survie.
Léora (fixant Clara avec intensité) :
« La véritable force réside dans l'acceptation du chaos. Vous êtes toujours attachés à des idéaux, des espoirs. Mais nous, Azran et moi, avons compris la vérité : l'équilibre n'est qu'une illusion. L'entité n'a pas disparu. Elle vit en nous, tout comme elle vivra dans ce monde. »
Un souffle glacial traverse la pièce. Clara se tient prête à réagir, mais avant qu'elle ne puisse parler, l'air autour d'eux se fige soudainement. Un rugissement lointain, une vibration inquiétante, secoue les fondations de l'usine.
Azran (d'un ton étrange) :
« Vous ne comprenez toujours pas. L'entité n'est pas une simple créature à éliminer. C'était une porte. Une ouverture. Elle n'a pas été détruite… Elle s'est intégrée. »
Thomas (fronçant les sourcils) :
« Une porte vers quoi ? »
Azran et Léora échangent un regard silencieux, presque complice, avant que Léora ne parle, ses mots résonnant d'une vérité amère.
Léora :
« Une porte vers un pouvoir que vous ne pouvez même pas imaginer. Le pouvoir des Échos. Ceux que vous avez libérés ne sont pas tous des prisonniers. Certains d'entre eux… sont des maîtres. »
La lumière autour d'eux commence à changer, une brume sombre émerge du sol, enveloppant lentement la pièce. Le sol craque, et des visions étranges, des ombres mouvantes, prennent forme autour de l'entité qui s'est dissoute en eux. Les Échos, en se libérant, ont réveillé des pouvoirs que Clara et Thomas ne comprenaient pas encore.
Azran se tourne vers Léora, un sourire énigmatique sur les lèvres.
Azran :
« Nous avons réveillé la vraie nature des Échos. Un pouvoir qui nous dépasse tous. Mais certains d'entre nous, plus sages, savent comment en tirer profit. »
Il s'élance alors dans un mouvement rapide, l'énergie sombre et brillante de ses pouvoirs enflamme l'air autour de lui. Une aura glacée se forme autour de ses mains, une énergie ancienne, tirée des profondeurs de la crypte. Léora, à ses côtés, laisse échapper un cri perçant, sa propre aura se superposant à celle d'Azran, créant une fusion dévastatrice. Leurs énergies se mêlent dans une explosion qui ébranle toute la crypte.
Clara et Thomas se jettent en avant, prêts à riposter, mais ils sont immédiatement repoussés par une vague d'énergie qui les propulse en arrière. Ils se battent pour se relever, mais la force de l'assaut est trop grande. Azran et Léora les dominent, leur pouvoir combiné étant bien supérieur à tout ce qu'ils avaient anticipé.
Clara (en luttant pour reprendre son équilibre) :
« Vous… vous êtes devenus fous ! »
Azran :
« La folie est dans l'œil de celui qui regarde. Le monde a besoin de chaos pour se reconstruire. Ce n'est que dans l'effondrement total que la vérité éclatera. »
Lentement, les brumes se lèvent autour de l'entité dissoute, révélant une forme gigantesque qui se dresse au centre de la pièce. C'est une silhouette humaine, mais tissée de lumière noire et de brume, une incarnation de l'entité elle-même, mais modifiée, transformée par le pouvoir d'Azran et Léora. Les chaînes de l'entité se réorganisent autour de cette forme, la rendant encore plus imposante.
Les Échos, désormais libres, sont désormais dirigés par Azran et Léora. Leur alliance est scellée, et leur pouvoir est incommensurable.
Thomas (les poings serrés) :
« C'est vous… qui avez éveillé ça. »
Léora (d'un sourire glacial) :
« Et c'est vous qui avez détruit tout ce qui faisait notre équilibre. Vous vous êtes libérés des chaînes, mais vous ne comprenez pas ce qu'elles empêchaient. Le chaos est le seul chemin vers la libération. »
Clara, le regard fixé sur Azran, ressent une profonde trahison. L'ami qu'elle croyait connaître, celui qui avait partagé ses doutes et ses luttes, s'est transformé en l'ennemi qu'elle devait maintenant combattre.